Monte-Carlo Inspiration

L e saviez-vous ? Au Casino de Monte-Carlo, la course de la bille sur une roulette fait naître une musique comme il n’en existe dans aucune autre salle de jeux au monde. Et lorsque le hasard la dépose sur une case, un son feutré donne la note finale comme nulle part ailleurs. « C’est plus chic », explique Jérôme Tachoires. Lui, responsable de l’atelier des Jeux depuis trente-trois ans, tapissier-décorateur de formation, veille sur le matériel du Casino de Monte-Carlo. Et s’il met tant de précision et de passion à la tâche, c’est parce qu’il est dépositaire d’un savoir-faire unique au monde.

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excellence

Un savoir-faire né en 1863 Un savoir-faire qui se perpétue par transmission orale depuis 1863. Cette année-là, sous l’impulsion du Prince Charles III et du fondateur de la Société des Bains de Mer François Blanc, le Casino de Monte-Carlo est inauguré. Le succès est immédiat. En coulisses, menuisiers-ébénistes, mécaniciens, tapissiers s’activent à fabriquer des roulettes et des tables de jeux qui doivent offrir aux joueurs une expérience qu’ils ne retrouveront jamais ailleurs. Depuis, rien n’a changé. Chaque jour, les sept artisans de l’atelier du Casino de Monte-Carlo se relaient pour contrôler les salles de jeux. Vérification des cylindres, nettoyage, réparation… rien n’échappe à leur vigilance. Du sur-mesure Les roulettes sont faites de hêtre, d’ébène, de bois de rose et de palissandre vernis trente fois comme sur les bateaux Riva ou dans le train de l’Orient Express. Le cylindre en laiton est régulièrement poli pour rouler un minimum de 8 minutes quand il est lancé à une vitesse de 4 km/heure.

La pente sur laquelle glisse la bille a une inclinaison plus prononcée que celle des roulettes « standards », créant un son à l’aigu irremplaçable. De même, la case sur lequel la bille achève sa danse est couverte d’une pièce de tissu de feutre qui amortit la chute sans claquement. Elle est également plus profonde, ce qui permet d’éviter les sauts de bille. « C’est important pour le joueurs » , souligne Jérôme Tachoires. L’amour du travail bien fait « Ici, on laisse aux artisans le temps de travailler correctement. La qualité et la traçabilité des matériaux, les compétences de chacun, le respect des techniques éprouvées, les bonnes conditions de travail sont les piliers d’un luxe qui se retrouve évidemment dans les salles de jeux. Le monde évolue, mais cela ne peut pas changer. » L’amour du travail bien fait : c’est peut-être cela la magie de Monte-Carlo. ■

NITRIC ACID DESIGNS

“ We are the only ones in the world to draw with acid, ” the Games Workshop proudly states.

In the printing booth, it takes three days to trace the lines, numbers, and letters with chalk,

then stencils, and finally nitric acid. The method has remained unchanged for over 160

years. Indeed, the same iron tools from the 19 th century are still in use.

Only working conditions have evolved. Two upholsterers take it in turns not to stay more

than four hours in the cabin, where the air is renewed. To further increase their safety,

they wear an assisted ventilation mask.

DES DESSINS À L’ACIDE NITRIQUE « Nous sommes les seuls au monde à dessiner à l’acide » , aime souligner le responsable de l’atelier des Jeux. Dans la cabine d’impression, il faut trois jours de travail pour tracer les lignes, les chiffres et les lettres à la craie, puis aux pochoirs et enfin à l’acide nitrique. La méthode est immuable depuis plus de 160 ans. Pour preuve : les fers utilisés sont ceux du XIX e siècle. Seules ont changé les conditions de travail. Deux tapissiers se relaient afin de ne pas rester plus de quatre heures dans la cabine dans laquelle l’air est renouvelé. Pour augmenter encore leur sécurité, ils portent un masque à ventilation assistée.

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