Monte-Carlo Inspiration Autumn/Automne 2025
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Tout le prédestinait à faire pofession du dessin… hormis son diplôme d’ingénieur. Alors naturellement la passion a eu raison de sa spécialité dans l’agroalimentaire où il aura tout de même passé dix ans et Jean-Benoît Héron, dans la voie qu’avaient tracée ses deux parents, est devenu illustrateur. Un métier dont il a vu très jeune les contours lorsque sa maman dessinait des carrés de soie pour Hermès. Difficile de trouver meilleure école… Depuis vingt-huit ans, il observe les plans, les photos et la vie du Resort pour appréhender les courbes et les lignes des bâtiments et embrasser l’esthétique de Monte-Carlo.
Leisure Loisirs
Ce Monopoly a-t-il été un gros chantier ? Il y a eu la partie d’illustration pure, mais aussi, en amont, une adaptation des règles du jeu et de composition. Il a fallu plusieurs mois d’échanges et de travail. Ce jeu est le résultat de tout une équipe. Comment a démarré votre aventure avec Monte-Carlo Société des Bains de Mer ? J’habitais l’arrière-pays niçois et je commençais l’illustration à titre professionnel avec les guides Gallimard et un magazine de tourisme italien pour lequel je dessinais les monuments d’Europe classés au patrimoine mondial de l’humanité. Quand j’allais faire mes courses à Vintimille, je voyais le Casino de
Votre travail pourrait laisser croire que vous avez eu une formation d’architecte ou que vous êtes passé par les Beaux-Arts. Vous êtes en fait autodidacte. Je n’ai jamais fait d’école de dessin. Mon grand-père était architecte, mais je ne suis pas sûr du tout que le lien puisse être fait avec mon travail. Mes parents, tous deux illustrateurs, avaient une bibliothèque assez conséquente. Enfant, je consultais, fasciné, des ouvrages de dessins d’architecture du XIX e siècle. Bien plus tard, je me suis rendu compte qu’il y avait parfois dans mon travail une réminiscence de ces dessins. Des images me sont revenues de mes observations de petit garçon. À 10 ans, je suis allé au Musée des Plans-Reliefs et au Musée de la Marine à Paris. Ça m’a enthousiasmé. La vie, c’est souvent cela : un terrain propice et une petite expérience qui résonne en vous comme un événement jusqu’à déterminer plus tard votre vie. Quel a été votre premier dessin pour de Monte-Carlo Société des Bains de Mer ? C’était en 1997. J’ai réalisé une vue en éclaté du Casino en soulevant les plafonds (voir l’illustration ci-contre) . Ces vues permettent de voir l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment, sur une seule et même planche. C’est extrêmement complexe mais j’aime bien ce genre de dessin. Il faut une bonne documentation, des plans puis venir faire des repérages sur place pour appréhender les volumes et les circulations. Combien de temps faut-il pour réaliser pareil dessin ? À l’époque, je montais les perspectives à la main, les outils informatiques étant quasi inexistants. Il fallait dix jours de crayonné et une semaine de mise en couleurs à temps plein. Après le Casino de Monte-Carlo, j’ai dessiné le Café de Paris et ainsi de suite… Bâtiment après bâtiment, j’ai fini par faire le plan du Resort, celui de la Principauté et même des planches botaniques des plantes des jardins du Casino pour mettre en avant le patrimoine végétal du Groupe. Est-ce important pour vous de vous imprégner du lieu ? Le dessin est toujours bien meilleur quand vous travaillez en ayant vu les lieux. Il a une âme, un je-ne-sais-quoi qui fait toute la différence notamment cette lumière que vous ne pouvez inventer.
© Jean-Benoît Heron
Monte-Carlo depuis la route qui surplombe la Principauté. Par l’entremise d’un beau-frère qui travaillait à Monaco, j’ai été mis en relation avec Monte-Carlo Société des Bains de Mer.
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