Monte-Carlo Inspiration Autumn/Automne 2025
I l est des lieux rares qui perpétuent un secret que nul ne peut percer. Alors on parle d’eux comme de légendes. Le Bar Américain de l’Hôtel de Paris Monte-Carlo en est une. Il suffit d’y entrer et l’ennui se transforme en inspiration. Chaque conversation reste gravée dans nos mémoires. Le champagne pétille sans jamais que les bulles ne perdent leur effervescence. Les plus illustres artistes et personnalités du XX e siècle et du XXI e déjà bien entamé s’y sont rencontrés, retrouvés, aimés, réconciliés devant tout le monde et vus par personne : Liz Taylor et son mari Mike Todd, Curd Jürgens et Simone Bicheron, Marcel Pagnol et Fernandel, Annabel et Bernard Buffet,… On y croisait régulièrement Sir Roger Moore, résident de la Principauté, toujours à « sa » table. Lui a écrit qu’un soir, assis avec Frank Sinatra et son épouse qui séjournaient comme à leur habitude dans la Suite Churchill, le chanteur du bar se mis à entonner Strangers in the night . Et Sinatra de le taquiner : “ Je ne chante pas vos chansons, alors ne chantez pas les miennes ! ”* La petite scène du Bar Américain a vu passer, sans qu’ils ne s’annoncent, plusieurs stars de la musique. Quand Bono, le chanteur de U2 vient en voisin et improvise avec les musiciens du bar, on se dit que c’est possible ici et nulle part ailleurs.
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La table 16 sinon rien ! A l’heure où les smarphones épient les faits et gestes de tous y compris ceux d’illustres inconnus, ici le monde entier vient mais rien ne s’ébruite. Le Bar Américain a ses propres codes et pas besoin de les expliquer pour les comprendre et les respecter. Cœur du cœur de Monte-Carlo, il est paradoxalement le repli le plus discret pour les quelque 400 à 500 clients qui y viennent chaque soir. De là est née sa légende il y a près d’un siècle. En 1928, l’hôtel est rénové et l’ancien salon de lecture est transformé pour devenir le Bar Américain. Pourquoi « américain » ? Personne n’en sait rien aujourd’hui. Peut-être tout simplement parce que la mode des cocktails est née aux États-Unis et que le bar avait vocation à répondre aux goûts de la clientèle. Des clients dont la liste compte plus de personnalités que sur n’importe quel bottin mondain. Nombreux apprécient la table portant le numéro 16 près du piano. Ce fut le cas, en leur temps, de Charles Aznavour, Tina Turner ou encore Roberto Cavalli. Alors en 2018, lors de la rénovation du bar, c’est le seul numéro de table qui n’a pas changé. On sait que Colette avait ses habitudes au Bar Américain où elle commandait exclusivement
un “Barley Water” (sirop d’orgeat tout simplement) et une botte de radis quelle que soit la saison. Bien plus récemment, en juillet 2015, c’est le duo composé de Lady Gaga et Tony Bennett qui, à la sortie de leur concert au Sporting Monte-Carlo, improvisent au bar et font le show jusqu’à 2 heures du matin. Qui pour inscrire son nom dans la légende du Bar Américain cet automne ? Nul ne sait… ■
History Histoire
INSOLITE At the Bar Américain, they serve more champagne glasses than water bottles! The sparkling wine is offered only in magnums, which is the ideal container. . INSOLITE Au Bar Américain, on sert plus de coupes de champagne que de bouteilles d’eau ! Le vin pétillant est servi exclusivement en magnum qui est le contenant le plus adapté
* Dans la préface du catalogue de ventes aux enchères du mobilier de l’Hôtel de Paris Monte-Carlo organisé par Artcurial de janvier 2015
©Monte-Carlo SBM ©Monte-Carlo SBM
Richard Burton in 1976. Richard Burton en 1976.
©Monte-Carlo SBM
Ringo Starr and Peter Sellers in 1976. Ringo Starr et Peter Sellers en 1976.
Anabel and Bernard Buffet in 1968. Anabel et Bernard Buffet en 1968.
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